C'est une note positive dans la guerre contre Ebola. Les résultats préliminaires – sur quelques dizaines de patients – de l'essai de traitement avec le favipiravir, mené en Guinée par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), indiquent que cet antiviral réduit la mortalité de moitié chez les adultes et adolescents présentant un faible taux de multiplication du virus, et accélère leur guérison. En revanche, le médicament ne paraît pas avoir d'efficacité chez les malades ayant une charge virale plus élevée dans le sang.
Ces informations, transmises à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), doivent monde.fr/conjugaison/auxiliaire/%C3%AAtre/" target="_blank">être présentées à la conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes, à Seattle, du 23 au 26 février. Un communiqué, publié mercredi 4 février par l’Elysée, à l’issue d’une rencontre du président de la République avec les professeurs Jean-François Delfraissy, coordinateur français de la lutte contre Ebola, et Yves Lévy, président de l’Inserm, les a en partie dévoilées.
Autorisé en mars 2014 au Japon" href="http://www.lemonde.fr/japon/">Japon comme traitement contre la grippe, le favipiravir est commercialisé sous le nom d’Avigan. Son fabricant, Toyama Chemical, disposerait de l’équivalent de 20 000 traitements complets.
Financé par la France" href="http://www.lemonde.fr/europeennes-france/">France et la Commission européenne, l’essai promu par l’Inserm a été mis sur pied en Guinée et a débuté le 17 décembre 2014. Il se déroule en partenariat avec les autorités et les chercheurs guinéens, Médecins sans frontières (MSF), la Croix-Rouge française – qui gère le monde.fr/centre/">centre de prise en charge ouvert par la France à Macenta – et l’ONG Alima. Supervisé par un comité de surveillance indépendant, il est mené sur deux sites, l’un à Guéckédou, géré par MSF, et l’autre à N’zérékoré, par Alima.
Signal encourageant
Tous les malades reçoivent pendant dix jours le favipiravir à des doses bien supérieures à celles utilisés contre la grippe, souligne le professeur Yves Lévy, actuellement sur place avec le professeur Delfraissy pour s’entretenir avec les autorités guinéennes et monde.fr/conjugaison/premier-groupe/effectuer/" target="_blank">effectuer un bilan de l’action de la France. Ce traitement a très bien été accepté et toléré.
Au 25 janvier, il avait été administré à quatre-vingts malades. Le comité de surveillance note une diminution de la mortalité au quatorzième jour après le début du traitement chez les patients adultes et adolescents arrivant tôt et avec une charge virale pas trop élevée, soit soixante-neuf malades, précise le professeur Lévy. Chez ces malades, le taux de mortalité a été abaissé à 15 %, contre 30 % sans traitement. C’est un signal encourageant de l’efficacité du traitement.
Celui-ci se poursuit, et de nouveaux patients sont traités et suivis, plus de cent au monde.fr/bourse/nyse-euronext-paris-equities/total/">total actuellement. « Nous allons monde.fr/conjugaison/premier-groupe/discuter/" target="_blank">discuter avec les autorités guinéennes de l’accès à ce traitement afin de s’assurer que les données indispensables pourront être recueillies auprès des nouveaux patients traités », explique le professeur Lévy. Le professeur Delfraissy indique que, grâce à l’action du Quai d’Orsay, les doses pour monde.fr/conjugaison/premier-groupe/traiter/" target="_blank">traiter cinq cents patients sont déjà stockées à Conakry.
A Monrovia, au Liberia, le 30 janvier. Abbas Dulleh /AP
Dans le cas de l’utilisation du favipiravir contre la grippe, les résultats sont optimaux lorsque le patient est traité dans les deux ou trois jours suivant l’apparition des symptômes. monde.fr/bourse/forex-data-lite/gold-united-states-dollar/">Or, dans le cas des malades d’Ebola, les patients arrivent plus tard aux centres de traitement, la moitié d’entre eux avant cinq jours et l’autre moitié au-delà. Pour cette raison, « il faut monde.fr/conjugaison/premier-groupe/ramener/" target="_blank">ramener les patients vers les centres de prise en charge, monde.fr/conjugaison/premier-groupe/d%C3%A9ployer/" target="_blank">déployer des équipes de surveillance, notamment dans les zones difficiles, sans monde.fr/conjugaison/premier-groupe/oublier/" target="_blank">oublier de monde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/r%C3%A9pondre/" target="_blank">répondre aux autres tâches sanitaires, comme les enfants non vaccinés ou les traitements au long cours interrompus », insiste le professeur Delfraissy.
Que ce soit pour des traitements ou des vaccins, la difficulté pour les essais mis en place dans les pays d’Afrique" href="http://www.lemonde.fr/afrique/">Afrique de l’Ouest, touchés par Ebola, est la taille des effectifs de participants nécessaires pour monde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/obtenir/" target="_blank">obtenir des résultats significatifs. Ils ont été calculés sur la base du nombre de nouveaux cas au mois de septembre, notablement plus élevés que ceux observés fin décembre et en janvier. Cela complique la tâche pour monde.fr/conjugaison/premier-groupe/d%C3%A9terminer/" target="_blank">déterminer s’il faut bien monde.fr/conjugaison/premier-groupe/imputer/" target="_blank">imputer au traitement l’amélioration observée.
Essai interrompu
La semaine dernière, l’essai en cours au Liberia avec un autre antiviral, le brincidofovir, a été interrompu. Le fabricant américain Chimerix avait décidé de ne plus monde.fr/conjugaison/premier-groupe/participer/" target="_blank">participer à de futurs essais. Le comité scientifique de l’essai, regroupant les chercheurs libériens et ceux de l’université d’Oxford et de MSF, a estimé qu’il ne serait pas possible de monde.fr/conjugaison/premier-groupe/recruter/" target="_blank">recruter suffisamment de malades dans le pays.
La bataille contre le virus est loin d’être gagnée. Après une nette décrue mi-janvier, monde.fr/planete/article/2015/02/04/le-nombre-de-cas-d-ebola-en-hausse-pour-la-premiere-fois-en-2015_4569930_3244.html">les contaminations sont reparties à la hausse, et la situation en Sierra Leone" href="http://www.lemonde.fr/sierra-leone/">Sierra Leone, pays le plus touché, reste très préoccupante. Les ONG redoutent le début de la saison des pluies qui risque d’isoler certaines zones. « Le virus nous a dit haut et fort, cette semaine : “Je ne vais pas monde.fr/conjugaison/troisieme-groupe/dispara%C3%AEtre/" target="_blank">disparaître comme vous monde.fr/vous/">vous y attendez” », résume le docteur Ayward, chef des opérations anti-Ebola pour l’OMS, à propos du dernier bilan. L’épidémie d’Ebola ne s’achèvera qu’après une absence totale de cas pendant quarante-deux jours consécutifs dans les pays touchés.
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