Circulation sur le 3ème pont : Les ''petits arrangements'' entre transporteurs et clients

  • Source: Le Sursaut
  • Date: mar. 20 janv. 2015
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Nombre de véhicules de transport en commun refusent de passer sur le pont Henri Konan Bédié, en raison du système de péage en vigueur. Au besoin, ils font payer les frais aux clients. Un chantage qu'ils camouflent sous l'appellation de ''arrangement''.

De nombreux transporteurs préfèrent toujours faire le grand détour par les ponts de Gaulle et Félix Houphouët-Boigny au lieu de passer par le 3ème pont (ou pont Henri Konan Bédié). Ce du fait du péage en vigueur. « Déjà nous avons des difficultés pour boucler notre recette journalière. Si on doit encore payer le passage sur le pont, on ne s'en sortira pas », explique Amara Kanté, chauffeur de taxi. Pour lui, il aurait fallu instaurer un ticket journalier pour leur faciliter l'accès.

Abdoulaye Roamba, chauffeur de wôrô-wôrô, est de cet avis ; il n'est pas encore question de passer sur le 3ème pont. « Si on le fait, on sera obligé d'augmenter le transport. Ce que les passagers ne vont pas accepter. Donc on passe sur les anciens ponts », révèle-t-il. Il ajoute que cela fera ‘'deux péages'' après celui versé aux forces de l'ordre pour leur permettre de circuler librement. « On ne peut pas payer aux policiers, ensuite le péage. On ne s'en sortira pas », poursuit notre interlocuteur.

Pour les clients pressés ou désireux d'emprunter le pont à péage, les chauffeurs leur proposent des ‘'arrangements''. « Nous demandons aux clients pressés ou qui veulent emprunter ce pont de payer eux-mêmes les frais de péage. Qui n'a rien à voir avec le tarif de la course », expliquent des chauffeurs de taxis, rencontrés vendredi à Adjamé. Pour eux, emprunter le nouveau pont « ne leur permet d'économiser que 250 Fcfa de gasoil ».

Le 3e pont d'Abidjan qui porte le nom de l'ancien chef de l'Etat, Henri Konan Bédié, et qui relie la commune de Marcory (Sud) à la Riviera, au Nord d'Abidjan devrait permettre de fluidifier la circulation dans la capitale économique.

Le gouvernement a fixé le péage à 500 Fcfa le passage pour les véhicules de tourisme (personnel), 1.500 Fcfa pour les cars de transport de personnes et 3.000 Fcfa pour les poids lourds. « C'est très élevé le prix à payer. Etant donné que depuis quelques années, sur chaque litre de carburant acheté à la pompe, le consommateur qui a un véhicule paye 20 Fcfa. Ce qui a certainement aidé l'Etat de Côte d'Ivoire à mobiliser sa contribution qui est de 50 milliards de Fcfa au coût global », relève Touré Adama, président de la Coordination nationale des gares routières (Cngrci). La Cngrci propose le tarif de 500 Fcfa par jour pour les véhicules de tourisme, 1.000 Fcfa pour les véhicules de transport public (cars de transport de personnes) et 3.000 Fcfa pour les poids lourds et camions remorques.

A en croire les commentaires des uns et des autres, pour ceux qui vivent à la Riviera Palmeraie ou au Golf, les tarifs du gouvernement ne sont sans doute pas chers. Mais pour le commun des Ivoiriens, 1.000 F, 3.000 F ou 6.000 Fcfa pour un aller-retour sur le pont, c'est excessif. A les en croire, si l'on doit, dans le cadre de son travail, emprunter le pont 2 fois par jour ouvrable, soit 44 fois en 22 jours ouvrables dans un mois, on pourrait se frotter à une facture salée variant entre 22.000 F et 180.000 Fcfa. « C'est excessif ! Jusqu'à 180.000 F par mois, en sus des dépenses habituelles en carburant, en vignette, si l'on doit y passer plus de 2 fois par jour, la facture pourrait doubler pour atteindre 360.000 Fcfa pour 4 passages quotidiens du lundi au vendredi. Et tout cela, pour une courte distance de 7 kilomètres. On se demande si ceux qui ont fixé ces tarifs l'ont fait en fonction de leur propre pouvoir d'achat, ou s'ils ont pensé au pouvoir d'achat de la majorité des Ivoiriens qui, depuis des années, se plaignent du coût élevé de la vie », relèvent certaines personnes.

En attendant, le péage bat son plein. Ceux qui n'ont pas les moyens ont cette possibilité de passer par les ponts Houphouët-Boigny et de Gaulle.

Abou Traoré




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