Palais de justice du Plateau : Ce que Simone Gbagbo a fait dans la salle d'audience - Comment elle a réagi aux insultes

  • Source: Soir Info
  • Date: mar. 30 déc. 2014
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L'atmosphère était surchauffée, hier lundi 29 décembre 2014, au palais de justice d'Abidjan, au Plateau.

Des victimes de la crise post-électorale, conduites par le président du Collectif des victimes de Côte d'Ivoire (Cvci), Issiaka Diaby, ont manifesté bruyamment dans la salle ''des pas perdus'' du tribunal de première instance d'Abidjan, juste devant la salle d'audience de la Cour d'appel, où se tient depuis le vendredi 26 décembre 2014, le procès de Simone Gbagbo et des 82 partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo. Brandissant des pancartes sur lesquelles l'on pouvait lire : « Simone Gbagbo, il est l'heure de la rédiction des comptes », ou encore, « Nous sommes les victimes de Simone Gbagbo, nous voulons participer au procès », ou bien, « Simone, tes actes de crime ont fait de nous des veuves », ces personnes amenées par Issiaka Diaby, se sont présentées comme des victimes des forces restées fidèles à Laurent Gbagbo lors de la guerre postélectorale de 2010-2011.

Des femmes pleuraient, elles proféraient des injures à l'encontre de Simone Gbagbo, l'épouse de l'ex-chef d'État emprisonné à La Haye. D'autres femmes, plus vieilles, assistaient à la scène, sous le regard souvent médusé des militants et sympathisants du Front populaire ivoirien (Fpi) qui s'étaient aussi mobilisés en grand nombre pour assister au procès. « Simone Gbagbo a commis des crimes. Des populations civiles en ont été victimes. Nous sommes là pour soutenir les actions de la justice ivoirienne et nous inscrire au centre de ses actions. Nous voulons la modification ou l'addition des charges. Nous voulons que Simone Gbagbo soit poursuivie pour les faits de crime. Nous sommes les victimes de la violence, nous avons la violence en nous et nous sommes venus pour réclamer justice », a déclaré Issiaka Diaby. La tension était montée d'un cran. Un homme s'est même déshabillé jusqu'au slip, montrant les cicatrices qu'il porte après avoir reçu des balles. Mais l'ex-Première dame affichait une sérénité des grands jours. Elle jetait des regards furtifs dehors pour saluer les militants qui s'étaient massés dans le hall pour la voir et la saluer. Elle offrait aussi quelques sourires comme pour rassurer ses partisans. On la voyait très active, Simone Gbagbo a sorti un calepin et prenait des notes. Elle ne cessait d'en prendre, surtout quand le président du tribunal, l'Avocat général ou le greffier prenaient la parole.

La police, qui était massivement déployée tout autour du palais de justice et à l'intérieur, a aussitôt formé plusieurs cordons de sécurité autour de la salle d'audience. Des élèves sous-officiers de la police nationale étaient mobilisés pour l'occasion. Des unités de la Brigade anti-émeute (Bae), de la Compagnie républicaine de sécurité (Crs) et des unités de la gendarmerie nationale étaient visibles. Les éléments de la Force de recherches et d'actions de la police nationale (Frap), qui ont escorté Simone Gbagbo de son lieu de détention au palais de justice, étaient impressionnants dans leurs tenues sombres et leurs cagoules. Les manifestants ont été repoussés, pacifiquement, jusqu'à hors de la salle. Ils sont revenus quelque temps après, mais sans leurs pancartes. Ils faisaient désormais silence.

 

Des témoins étaient absents

À 11h46, la sirène de la salle d'audience a retenti pour annoncer le début de l'audience, avec l'installation des membres de la Cour. Une heure seulement après l'ouverture des débats, le juge Dembélé Tahirou a suspendu l'audience à cause de trois exceptions d'irrecevabilité soulevées par la défense. La première porte, selon les avocats, sur l'irrégularité de la composition de la Cour. En effet, un conseiller titulaire du juge, à savoir le magistrat Placide Kouassi Kouassi (c'est lui qui est accusé d'avoir tué le jeune Fall à Cocody), a été remplacé par un conseiller suppléant, sans que la défense n'ait reçu l'ordonnance qui le désigne.

Ensuite, les avocats ont souligné que le mandat de la Cour était arrivé à expiration. Enfin, ils ont récusé les membres du jury. Face à tout cela, le juge a ordonné une suspension qui a finalement duré près d'une heure. À la reprise, soit à 13h26, Dembélé Tahirou a expliqué que l'ordonnance de désignation du conseiller suppléant avait été prise par le président du tribunal, et qu'elle serait notifiée aux avocats. En outre, il a souligné que l'ordonnance qui a installé la Cour d'assises avait déjà planché sur le report de l'ouverture de l'audience, ajoutant que le mandat de la Cour a finalement pris effet à partir du 26 décembre 2014. Pour lui donc, la composition de la Cour est régulière et elle peut légalement siéger.

Pour la troisième exception soulevée, (...)

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