Enquête express / Dans les couloirs du palais de justice du Plateau : Comment les ''margouillats'' mangent fort sur le dos de la justice


Il se passe des choses au palais de justice du Plateau (Photo d'archives)
  • Source: L'Inter
  • Date: mer. 29 oct. 2014
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Les ''margouillats'', c'est par cette appellation que sont désignés ces gens qui, chaque jour, se mêlent aux justiciables et aux agents exerçant au palais de justice d'Abidjan-Plateau, pour se faire de l'argent.

Nous avons arpenté les couloirs de  cet établissement judiciaire la semaine dernière, pour tenter de comprendre la raison de leur présence au temple de Thémis. Ce que nous avons appris et découvert est hallucinant.

« Vieux père, vous voulez établir un document ? C'est un certificat de nationalité ou un casier judiciaire ? Je vais vous aider à l'avoir rapidement en 15 mn », c'est ainsi que sont approchés chaque jour, les justiciables qui se rendent au palais de justice d'Abidjan-Plateau pour se faire établir un document de justice. Pour le justiciable qui s'en remet à un ''margouillat'' pour avoir son document rapidement, il est carrément rançonné.

Pour un certificat de nationalité ou un casier judiciaire, il faut débourser environ 10.000 fcfa. Pour les actes de divorce et autres, la commission des margouillats va bien au delà. On parle en centaines de mille. Afin de n'éveiller aucun soupçon de leur part, parce que selon des confidences, ils sont d'une rare violence, nous nous sommes fait passer pour un justiciable ne sachant rien du fonctionnement des services au palais de justice, et en quête d'un certificat de nationalité.

Avec notre dossier contenu dans une chemise cartonnée, nous nous sommes rendu au palais de justice. Nous sommes aussitôt abordé par deux individus qui nous proposent leurs services afin d'obtenir, rapidement, notre document, contre la somme de 10.000 fcfa. Nous négocions et l'affaire est conclue pour 7000 fcfa. « Vieux père, je vous fais ça tout de suite. Attendez-moi ici », nous lance l'un de ces margouillats. Il nous confie à son acolyte. Moins de 30 mn plus tard, revoilà notre margouillat avec un certificat de nationalité en bonne et due forme, cacheté et portant la signature d'un magistrat. « Si tu as un autre document, viens me voir. Nous, on connaît tout le monde ici », nous assure-t-il, heureux.

Ils disent connaître des magistrats, avocats, greffiers, secrétaires, etc. En tout cas, le temps passé dans les couloirs du palais de justice nous a permis de constater que ces jeunes gens sont bien connus des animateurs de l'appareil judiciaire. Ils entrent et sortent des bureaux avec des dossiers en main, ou sous les aisselles. On les voit très souvent aux côtés ou en train de discuter avec des hommes en toge, concernant l'évolution de certaines affaires qu'ils suivent pour des clients . Ces ''margouillats'' ont, eux aussi, des clients qui sont des personnes qui n'ont pas toujours le temps de se rendre au tribunal pour une affaire. Ces jeunes gens deviennent alors leurs oreilles du côté du palais.

Les ''margouillats'' sont devenus les maîtres des lieux. Ils rentrent quasiment partout. Attroupés devant les bureaux des services du palais de justice, ils ont constamment le téléphone portable collé à l'oreille. Pas le temps pour eux de penser à autre chose si ce n'est à l'argent. Se faire de l'argent, beaucoup d'argent, tel semble est leur leitmotiv.

 

''Time is money''

Toute cette débauche d'énergie de la part des ''magouillats'' du palais de justice n'est pas gratuite surtout pas pour les beaux yeux des justiciables. Leurs services sont généreusement récompensés. Du moins, ils se font généreusement rétribuer. Pour eux, l'argent n'attend pas. Et comme le diraient les Anglophones, ''Time is money'' (traduisez ''le temps, c'est de l'argent')'.

Pour les ''margouillats'', tous les moyens so (...)

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