Football - Eléphants / Hervé Renard : « Je sais où je vais... »

  • Source: Sport-ivoire.ci
  • Date: mer. 17 sept. 2014
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Hervé Renard revient sur la récente défaite de la Côte d'Ivoire face au Cameroun (1-4). Lucide mais pas défaitiste, le Sélectionneur des Eléphants se livre à une autocritique et se projette sur l'avenir immédiat de sa troupe.

Hervé Renard, face au Cameroun c'est une défense de Côte d'Ivoire complètement à la rue qui a été présenté. C'est votre avis ?

Avant la défense, je parlerais du système défensif. Et je suis très désagréablement surpris, après avoir passé 10 jours avec l'ensemble de l'effectif, du manque de rigueur défensive. J'appelle rigueur défensive, savoir rester organisés, même quand on attaque. Malheureusement, lorsqu'on est dans un stade comme celui du Cameroun, lorsqu'on crie, même le plus fort possible, c'est difficile d'être entendu. Donc, mon discours n'a semble-t-il pas été entendu correctement. Donc j'en assume l'entière responsabilité. Les choix qui ont été fait dans le secteur défensif, notamment pour ce match contre le Cameroun, c'est parce que mes inquiétudes se portaient dans ce secteur. Donc il va me falloir du temps pour trouver cette combinaison qui part du gardien de but au premier attaquant. Ce qui nous a été préjudiciable, c'est ce manque de rigueur à tous les points de vue. (…) C'est une défaite qui fait mal mais qui peut être bénéfique. Parce qu'il faut toujours savoir tirer les enseignements. Et j'espère qu'elle raisonnera de la même façon dans la tête des joueurs comme dans celle de ceux qui composent le staff, la Fédération et des supporteurs. Car les points faibles ont rejailli au grand jour.

 

Pourquoi n'avoir pas reconduit la paire Kessié- Bamba ?

Parce que j'ai pensé que quand on a 20 ans et aucune expérience internationale, ce match du Cameroun était assez compliqué pour lui (ndlr : Kessié). Aujourd'hui, vous me direz ''vous avez eu tort, je vous dirai oui''. Parce que je ne suis pas du genre à fuir mes responsabilités et à me retrancher derrière des noms de joueurs, en disant qu'ils n'ont pas été performants. Parce que c'est moi qui les choisis. Les choix ont été mal faits au niveau de ce secteur. Donc j'en assure l'entière responsabilité. Je mets ça derrière le fait que j'ai accordé un crédit à certains et j'ai été sanctionné.

 

Vous parlez d'expérience, mais pourquoi avoir laissé sur le banc Serey Dié qui semble avoir plus d'expérience que Jean Daniel Akpa Akpro ? 

C'est simple, parce que depuis le début de la saison, Serey Dié n'a jamais été titulaire au FC Bâle. Et son entraîneur, jusqu'à ce jour, ne compte pas sur lui pour l'instant. Alors qu'il était titulaire indiscutable la saison dernière où il était souvent l'un des meilleurs joueurs de son équipe. Je connais sa valeur mais quand on est milieu de terrain, qui plus est à la récupération, c'est très difficile. Et comme Tioté aussi n'est pas titulaire, je ne voulais pas associer deux qui ne jouent pas. Parce que quand on associe deux joueurs qui ne jouent pas, c'est difficile.

 

Ne pensez-vous avoir offert un cadeau empoisonné à Lamine Koné, pour son premier matche avec les Eléphants ?

Il aurait fallu qu'il soit mieux soutenu. Ça répond à la question de l'association de Franck Kessié et Lamine Koné. Si je les avais associés, je ne pense pas que Kessié aurait été d'un grand apport quant à diriger quelqu'un qui débute en sélection. Parce que comme vous le savez, porter le maillot de l'équipe nationale de Côte d'Ivoire, c'est un poids qui est lourd. Donc, il faut lui accorder le crédit de cette première sortie qu'on jugera de moyenne. C'est un joueur qui a des qualités et c'est à lui de montrer qu'il peut avoir une nouvelle chance de porter le maillot de la Côte d'Ivoire. C'est la différence entre quelqu'un qui a une grosse expérience au niveau international et celui qui n'en a pas.

 

En deux matches, vous avez utilisé deux systèmes différents. C'est la marque de fabrique Hervé Renard ?

Le premier match, nous l'avons démarré en 4-4-2 et le deuxième en 4-2-3-1. Parce que je ne considère pas Yaya Touré comme un attaquant de pointe. Donc vous aviez les deux milieux récupérateur avec Akpa Akpro et Tioté, ensuite une ligne de trois avec Gervinho, Max, Yaya et enfin l'attaquant Bony. C'est ce système qui a été utilisé en Coupe du Monde.

 

L'attaque fut le point fort de la Côte d'Ivoire. Celle que vous avez a encore du mal. Comment l'expliquez-vous ?

Quand vous êtes solide défensivement et que vous avez une action que vous transformez, ça suffit. Le plus important, c'est d'être solide défensivement. Quand ce n'est pas le cas, on peut oublier tout: gagner un titre, gagner un match ou gagner un championnat, c'est impossible.

 

Quel est votre plus grand regret pour ce matche face au Cameroun ? L'attaque ou la défense ? 

Ce que je regrette, c'est le manque de rigueur collective. Le comportement sur le terrain ne me satisfait pas. Je n'ai pas tout remis en cause. Lamine Koné n'était pas qualifié contre la Sierra Leone. Mais vous ne pouvez pas non plus comparer un match contre la Sierra Leone à celui contre le Cameroun. C'est complètement différent. Et je peux vous dire qu'avec notre rigueur actuelle, même si j'avais aligné la même défense contre celle qui a terminé le match contre la Sierra Leone, le résultat aurait été le même. Parce que quand vous n'êtes pas capable de rester organisé lorsque vous avez le ballon, d'être rigoureux sur coup de pied arrêté, que ce soit défensif ou offensif, vous ne pouvez rien espérer face à des attaquants comme Vincent Aboubacar et N'jié.

 

Avant la rencontre du Cameroun, vous avez écarté certains joueurs dont Constant Djakpa et Benjamin Angoua soupçonnés de s'être bagarrés. Vous confirmez ?

Non. C'est complètement faux. D'ailleurs j'ai fait un démenti sur « l'équipe.fr » qui a donné cette information. J'ai simplement réduit le groupe. Ceux qui n'ont pas été retenus ont eu un comportement exemplaire. Il n'y a jamais eu de bagarre. Il n'y a aucun problème qu'ils reviennent en sélection, mais vous savez que vous pouvez avoir le véto du joueur qui peut refuser de venir. Mais il y a suffisamment de joueurs pour que ceux qui n'ont pas envie de venir ne soient pas indispensables.

 

Quels sont les prochains rendez-vous de votre staff avant la double-confrontation décisive avec la RD Congo ? 

Nous avons accepté une invitation de l'Afrique du Sud pour participer au « Mandela Day », le 4 octobre 2014. Nous irons avec une équipe qui sera à base de locaux et de joueurs qui n'ont jamais porté le maillot de la sélection A. Nous commencerons à nous préparer à partir du 25 septembre jusqu'au 4 octobre 2014. Il y aura quelques joueurs expatriés, si les clubs acceptent de les libérer, puisque ce n'est pas une date FIFA. Si ce n'est pas le cas, nous irons avec des joueurs locaux. Ce qui me permettra de travailler avec eux et de gagner un peu de temps. Nous essayerons de faire ces rassemblements le plus souvent possible pour essayer d'amener ces joueurs locaux au haut niveau. Notre priorité est de nous baser sur l'équipe olympique. C'est à dire les joueurs nés en 1993. Mais s'il y a un ou deux joueurs exceptionnels qui sont âgés de 25 ans, nous n'allons pas leur fermer la porte. Mais à 80%, il faut que ce soit axé sur cette équipe olympique. L'important est de préparer les joueurs. 

 

Face au Léopards de la RD Congo, ce sera déjà une question de “vie“ ou de “mort“. Vous le percevez ainsi aussi ?

Ce sera face à un adversaire qui a le même nombre de points que nous. Donc on sait que la double confrontation du mois d'octobre sera déterminante pour la qualification. L'important sera de se qualifier, le spectacle viendra après.

 

Vous étiez très souriant à votre arrivée à la tête des Eléphants. Après deux matches vous semblez avoir déjà avoir les boules…

Oui je suis très en colère. Mais je suis en colère après moi. Parce que c'est moi qui ai choisi les hommes. Le responsable c'est moi. Et les périodes difficiles que nous allons avoir, parce qu'il y en aura, c'est moi qui vais les assumer. Et je sais où je vais aller, et je vais y arriver. Avant d'être champion d'Afrique, je n'ai pas gagné tous mes matches. Je me rappelle du premier match que nous avons fait contre le Togo et perdu (1-0). Je comprends les craintes des Ivoiriens, mais la seule chose que vous devez savoir, c'est que je sais où je vais aller et je vais arriver. Maintenant, il y a des obstacles sur la route et il va falloir être fort pour les sauter.

 

fif-ci.com

NB: Les questions sont de la rédaction




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