Interview / Koua Justin : « Nous invitons la CPI à venir arrêter Soro Guillaume » - « J'aurais pu prendre la route de l'exil si j'étais vraiment un peureux » - « Même si on donne toute la CEI au FPI, on ne va pas gagner les élections en 2015 »


Koua Justin, secrétaire national chargé de la jeunesse des sports et des loisirs du Front populaire ivoirien (Fpi). (Photo d'archives)
  • Source: Linfodrome.com
  • Date: lun. 18 août 2014
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Ces derniers jours, Koua Justin se fait à nouveau entendre. Dans cette interview réalisée le 9 août 2014 à l'ex-Qg de Laurent Gbagbo, à Attoban, il parle de la crise au Front Populaire Ivoirien (FPI), les élections à venir, les poursuites de la Cour Pénale Internationales, etc.

Linfodrome : La crise qui secoue le Front Populaire Ivoirien (FPI) semble connaître un dénouement heureux ?

 

Koua Justin : Il n'y a jamais eu de crise au FPI. Il y a plutôt quelques légères incompréhensions qui sont plus ou moins levées. Donc le Front Populaire Ivoirien est au travail.

 

Linfodrome : Pour vous, il n'y a pas de crise, et pourtant il y a une médiation entre le comité de contrôle, le groupe d'Affi N'guessan et celui d'Akoun Laurent. On parle même de paix retrouvée au FPI.

 

K.J : C'est possible, parce qu'il n'y jamais eu la guerre au FPI

 

Linfodrome : S'il n'y a pas de guerre, pourquoi parle t-on alors de paix ?

 

K.J : Parce que c'est la paix qui caractérise le FPI

 

Linfodrome : Et quand vous parlez d'une direction embrouillé et une élite embrouillée, de quoi est-il question ?

 

K.J : Je parle du régime Ouattara et non du FPI. Le FPI n'a jamais été dans une logique embrouillée. Je parle du régime Ouattara qui a une gouvernance embrouillée parce que les dirigeants sont embrouillés.

 

Linfodrome : Vous avez mis du temps à réagir à cette crise, même si vous niez son existence. Pourquoi ce long silence ?

 

K.J : Je n'ai jamais réagi.

 

Linfodrome : Si, vous l'avez fait à Port-Bouët, en demandant à la jeunesse de ne pas se focaliser sur les choses qu'elle entend dans le parti, mais sur l'objectif qui est la libération de Laurent Gbagbo.

 

K.J : Pour moi, il n'y a pas de crise. Si je l'ai dit, c'est parce que je ne veux pas que certains journaux arrivent à détourner nos militants de l'essentiel, en faisant croire qu'il y avait une crise au Front Populaire Ivoirien. J'ai donc lancé ce message pour que les militants ne se laissent pas embrouiller par le régime Ouattara. Mais regarder dans la bonne direction, au combat qui mérite d'être mené, celui de la libération de Laurent Gbagbo.

 

Linfodrome : Toujours à port-Bouët, vous avez tenu des propos un peu ambigus. Vous disiez à la jeunesse que si elle n'a personne pour la guider, vous vous proposez. Pourtant, elle a un leader qui en la personne de Konaté Navigué. Êtes-vous en train de dire qu ce dernier ne fait pas le travail qu'il faut ?

 

K.J : Je ne parle pas en terme de leader. Je ne raisonne pas en terme de leader, mais en terme de missionnaire. Je suis un missionnaire au service du FPI, de la jeunesse du FPI et de celle de la Côte d'Ivoire. Et en tant que missionnaire, je vais renouveler le pacte qui me lie avec cette jeunesse qui veut se battre. Puisque je suis un ouvrier du combat, je ne peux que conduire cette jeunesse au combat. Et cela ne se fait pas en comparaison avec qui que ce soit, malheureusement !

 

Linfodrome : Quand vous vous proposez, cela voudrait dire qu'il n'y a pas personne qui le fait en ce moment ?

 

K.J : Depuis le 11 avril 2011, je me suis proposé comme celui qui devait mener le combat pour la libération du président Laurent Gbagbo, qui porte en lui même la libération de la Côte d'Ivoire. Depuis le 11 avril 2011, je ne crois pas que je me sois dérobé un seul instant de ce combat. Je me suis tu un moment moment pour observer et j'ai constaté que la jeunesse dans son ensemble avait soif de ce combat. Et j'ai couru vers eux pour leur dire que je suis de retour pour les conduire au combat.

 

Linfodrome : Pour dire qu'en dehors de Koua Justin, il n'y a personne pour mener ce combat.

 

K.J : Je ne fais pas de comparaison. Ils sont nombreux à pouvoir mener ce combat. Tous les Ivoiriens peuvent le mener et ils y sont déjà. Koua Justin n'est pas un extraterrestre, c'est un ouvrier du combat.

 

Linfodrome : Koua dit qu'il va prendre ses responsabilités. Que devons-nous en entendre ?

 

K.J : Nous allons amener le peuple au combat, nous n'allons plus tergiverser.

 

Linfodrome : Or, d'aucuns disent que Koua Justin est un amuseur public, un peureux, un dégonflé, au vu de ces grands rassemblements que vous avez annoncés et que vous n'avez jamais tenus ?

 

K.J : Cela n'engage que vous et ceux qui font ce genre de commentaires.

 

Linfodrome : Ce qui veut dire que désormais, Koua tiendra les rencontres qu'il annoncera.

 

K.J : Je n'ai jamais renoncé à une manifestation annoncée ; je n'ai jamais annulé une rencontre. Le 15 octobre 2011, alors que les rebelles étaient encore en position de guerre, nous tenions un meeting à Yopougon. Je ne l'ai pas annulé. C'est le régime qui l'a annulé à travers un arrêté ministériel. J'ai tenu, malgré cet arrêté, à maintenir ce meeting. Cela a valu des arrestations et des bastonnades. Nous avons réitéré les appels à la mobilisation à la cathédrale ; un 16 février 2013 à Yopougon. Cela a valu beaucoup d'arrestations de nos militants qui ont été torturés. J'ai été même poursuivi par le responsable Kouyaté du CCDO (Ndlr : Centre de Coordination des Décisions opérationnelles). J'ai lancé l'opération ''éveil des consciences''. Nous avons entamé des tournés dans toutes les villes de Côte d'Ivoire, et j'ai été arrêté ici-même, au Q.G, un 7 juin 2013. J'aurais pu prendre la route de l'exil si j'étais vraiment un peureux. Je ne veux pas me savoir brave ou encore courageux. Je veux rester moi-même, un ouvrier du combat.

 

Linfodrome : Vous réclamez bec et ongle la libération de vos proches en prison, le dégel des avoirs, etc. Alors que d'autres souhaiteraient que le FPI réclame l'arrestation des proches de Ouattara. Le FPI est-il adepte de l'impunité ?

 

K.J : Si vous suiviez l'actualité, vous sauriez qu'au quotidien nous invitons la CPI à venir arrêter Soro Guillaume, Ouattara, Wattao, Chérif Ousmane, Ben Laden, Fofana, Tuo Fozié. Si vous suiviez nos tournées, vous sauriez que nous demandons que la justice soit équitable. Que la CPI ne prenne pas partie pour un camp contre un autre, mais qu'elle se donne les moyens d'arrêter Soro Guillaume qui a conduit une rébellion qui a endeuillé la Côte d'Ivoire pendant des années et des années. Qu'elle vienne arrêter Ouattara qui a donné pouvoir aux FRCI (Ndlr : Forces Républicaines de Côte d'Ivoire) par une ordonnance, en mars 2011, pour prendre les villes et tuer les Ivoiriens de ville en ville. Donc si vous suiviez l'actualité, vous comprendriez que nous voulons une justice équitable ; ce qui signifie que Soro Guillaume a une place à la CPI, au même titre que Laurent Gbagbo, s'il pense que Gbagbo doit être à la CPI.

 

Linfodrome : Et pourtant, c'est vous le FPI qui demandez une amnistie générale pour tous les accusés. En même temps que vous la demandez, vous voulez que Soro Guillaume et les autres soient poursuivis. Comment est-ce possible ?

 

K.J : Cette amnistie que nous demandons, personne ne veut lui donner une suite. Nous estimons qu'elle ne sied peut-être pas à la situation ivoirienne. Ce qui sied à la Côte d'Ivoire, c'est que justice soit dite. Et pour que justice soit dite, il faut que tous les partis concernés par les évènements en Côte d'Ivoire, impliqués dans le mal en Côte d'Ivoire, soient interpellés et répondent de leurs actes devant la justice, et que la justice soit dite pour nous tous.

 

Linfodrome : Ce qui veut dire que si le pouvoir vous accorde l'amnistie, vous acceptez de sacrifier tous les pro-Gbagbo victimes de la crise.

 

K. (...)

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